19 mars 2014

Scalpel et calculette

Ces jours-ci, je me suis penchée sur "Les élémentaires". Je crois qu'on pouvait le considérer comme mon second roman, après les fedeylins (même s'il y en avait eu d'autres, donc le compte n'est pas juste).

C'est une histoire que j'aime beaucoup, mais que j'ai mal construite. Après pas mal de retours différents, j'avais fait des modifications profondes, mais ça n'allait toujours pas. J'avais fini par mettre le roman dans un tiroir il y a environ deux ans.

Mais j'y repensais régulièrement, et, ces temps-ci, de plus en plus. Alors, j'ai réimprimé la dernière version en date (V5, quand même), j'ai constaté le poids du truc (500 000 signes, quand même), et je me suis remis au travail.

Mes outils, pour reprendre ce texte :

* Les dernières remarques de bêta-lecteurs que je n'avais jamais intégrées, considérant qu'il y avait trop de boulot par rapport à l'énergie que j'avais pour ce texte à l'époque.
* La structure en 3 actes.
* Les 22 étapes de Truby.
* Une calculatrice.

J'ai commencé par une relecture complète et annotée (ce qui m'a permis de voir beaucoup de défauts, c'est l'avantage de 2 ans de repos : on a le recul suffisant, même pour un gros chantier). Ensuite, j'ai pu répondre à la question la plus importante, celle qui m'a permis de reprendre les auras aussi : DE QUOI PARLE CETTE HISTOIRE ? C'est la seule question à garder en tête pendant ce travail de correction.
De quoi ça parle ? Qu'est-ce que j'ai voulu raconter ? Si j'enlevais tout et que je ne gardais que le cœur de l'histoire, où est-ce que je le trouverais ?

Deuxième question d'importance (encore plus dans un roman "choral" où j'avais 5 personnages que je voulais à égal niveau, alors que ça ne fonctionnait pas) : QUI ÉVOLUE LE PLUS ? Qui souffre le plus ? Bim, vous avez votre personnage principal (c'est pas beaucoup plus dur).

Ensuite, est venu le moment de poser la structure en 3 actes, et là, il faut la calculatrice parce qu'il y a des pourcentages en jeu. J'ai regardé où étaient les points importants (point de non-retour, all is lost moment, tout ça, béni soit Christophe Lambert, dont les explications me font gagner énormément de temps !), j'ai calculé en pourcentage où ça tombait...  J'ai vu que oui, structurellement déjà, ça ne peut pas fonctionner comme ça.

J'ai repris la grille des 22 étapes de Truby, histoire de creuser en profondeur pour poser les bonnes étapes au bon moment (ex : à quel moment le faux-allié se révèle). J'ai commencé à découper le texte, mettre de côté les parties que je ne vais pas utiliser (autour de 75 000 signes, quand même). J'ai réorganisé quelques trucs. J'ai cherché des solutions. J'ai vu qu'il y avait des endroits où il me manque maintenant des scènes, et d'autres parties trop longues qu'il faudra raccourcir, voire sabrer.

Mon texte ressemble actuellement à un énorme patchwork illisible, mais, au moins, je vois à peu près où je vais ! (il n'y a plus qu'à !). Je croyais avoir surtout des choses à couper, des trucs à coller, et à répartir autrement, mais en fait il y aura aussi pas mal de rajouts. Pour les fans des chiffres, je dirais qu'il me manque 130 000 signes d'un côté, et, d'un autre côté, j'ai dans les 65 000 signes en trop à virer.

Ça va être FUN ! (ou pas).

En tout cas, ça me fait mal au cœur de voir tout le boulot déjà fait sur ce texte (5 versions de 500 000 signes, quoi !) et l'abandonner. Je ne sais pas pour combien de temps j'en ai, et je vais sûrement faire des pauses pour gérer les deadlines des romans plus concrets, mais je vais le faire !

4 commentaires:

  1. Wahou, ça c'est du vrai chantier ! Bon courage ! En fait, ça me fait penser aux travaux d'élagage de fin d'hiver :c'est dur, sur le coup le résultat n'est pas joli, mais quand on voit ce que ça donner quelques semaines / mois plus tard, si cela a été bien fait c'est un vrai bonheur.
    J'aime toujours autant le titre de ce projet alors j'espère que tu parviendras à en faire ce que tu veux.

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    1. (désolée, commentaire parti trop vite et avec plein de fautes, je ferai mieux la prochaine fois)

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    2. je n'interviens jamais, alors que je lis depuis longtemps ton blog, que je trouve toujours très intéressant (mêmes séries préférées, Spike forever !). J'avais juste envie de mettre un petit mot aujourd'hui, parce que je dois m'atteler à un gros chantier aussi, et que le courage me manque... Ton énergie m'a remotivée. :)

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  2. Roanne : c'est exactement ça : du boulot sur le moment, mais après, on peut en profiter en regardant le résultat !

    Anne : Tant mieux ! Bon courage pour le chantier !!!

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